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La petite-fille

Avec «La Petite-fille», Bernhard Schlink éclaire les dérives néonazies d’une génération qui n’a connu ni la guerre, ni les secousses de la réunification.

Bernard SCHLINK est un écrivain allemand qui a connu un énorme succès avec la parution en 1995 de son roman LE LISEUR. Il y racontait une histoire d’amour interdite. Un adolescent a une liaison avec une femme de trente-six ans, à qui il fait la lecture à haute voix. Il découvre plus tard qu’elle est analphabète et beaucoup plus tard encore, il apprend qu’elle est jugée pour crime de guerre en tant qu’ancienne gardienne de camps.

LA PETITE-FILLE, livre publié en 2023, se passe aussi en Allemagne, à Berlin.
Le héros est un libraire cultivé, sensible et humaniste. Il a rencontré sa femme en RDA et a réussi à lui faire passer la frontière en 1965. Après des années de bonheur pendant lesquelles il se rend compte qu’il l’aime plus qu’elle, l’équilibre et la santé de celle-ci se dégrade (elle devient alcoolique) jusqu’à sa mort. En rangeant ses papiers, il découvre que juste avant de le connaître, elle a mis au monde une fille qu’elle a abandonnée. Il décide alors de partir à sa recherche.
Il retrouve sa belle- fille qui vit avec un néo- nazi et la fille du couple âgée de quatorze ans. Elle aussi a été endoctrinée et comme ses parents, elle est nationaliste, hait les étrangers et les juifs et tient un discours négationniste. Horrifié, il veut cependant créer des liens avec elle. Il l’invite chez lui et l’initie à la littérature et à la musique pour laquelle elle est douée, espérant ainsi l’encourager à penser par elle- même. Mais malgré la compréhension et la générosité dont il fait preuve, il lui est difficile de lutter contre les penchants extrémistes de l’adolescente.

Ce roman nous fait revoir le passé de l’Allemagne avec la douloureuse période de la réunification, en nous rappelant le danger toujours actuel qui menace nos démocraties. Il pose aussi un problème moral : peut-on aimer ce qui est condamnable ? Comment changer les êtres et les choses en profondeur ?
Ces questions sont posées par l’intermédiaire de personnages complexes et nuancés. Celui du libraire si désireux d’amener sa petite-fille à plus de clairvoyance est très attachant. On peut parier que ce roman atteindra la même renommée que LE LISEUR.

Commentaire par MALU

À la mort de son épouse Birgit, Kaspar découvre un pan de sa vie qu’il avait toujours ignoré : avant de quitter la RDA pour passer à l’Ouest en 1965, Birgit avait abandonné un bébé à la naissance. Intrigué, Kaspar ferme sa librairie à Berlin et part à la recherche de cette belle-fille inconnue. Son enquête le conduit jusqu’à Svenja, qui mène une tout autre vie que lui : restée en Allemagne de l’Est, elle a épousé un néo-nazi et élevé dans cette doctrine une fille nommée Sigrun. Kaspar serait prêt à voir en elles les membres d’une nouvelle famille. Mais leurs différences idéologiques font obstacle : comment comprendre qu’une adolescente, par ailleurs intelligente, puisse soutenir des théories complotistes et racistes ? Comment l’amour peut-il naître dans ce climat de méfiance et de haine ? Cette rencontre contrariée entre un grand-père et sa petite-fille nous entraîne dans un passionnant voyage politique à travers l’histoire et les territoires...   Résumé du livre, ETF
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