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Son odeur après la pluie

L’histoire d’un amour qui se passe de mots entre un homme et un chien.

Un jour, alors qu’il se promenait seul dans une galerie marchande, l’auteur s’installe à une table pour boire un café. Il parcourt un petit journal d’annonces. L’une d’entre elles retient son attention : « Douze bouviers bernois, 6 mâles et 6 femelles nés le 4 octobre 2003 ».

Il appelle alors Mme Château et prend rendez-vous pour samedi chez elle à Mâcon, dans une grande ferme : 12 chiots ; le numéro 12 le choisit.
Quelle joie ! Dans un mois il viendra vivre chez lui.
En attendant, il lui faut choisir un nom commençant par U.

Pourquoi pas « Ubac » ? Clin d’œil à ses montagnes. D’ailleurs, dès le premier jour de vie commune ils partent au Revard, immense plateau nordique sur les hauteurs d’Aix-les-bains. La neige est au rendez-vous avec ses joies et ses surprises qu’ils partagent avec bonheur.

Avec la rentrée scolaire, l’auteur retrouve une collègue, Mathilde. Partageant la même vision du monde, ils deviennent amants et passent leur temps de loisir dans la nature avec Ubac.
Puis les années passent et Ubac perd de sa vivacité ; les visites chez le vétérinaire se font de plus en plus nombreuses, jusqu’au jour où ils doivent se résoudre à euthanasier Ubac pour alléger ses souffrances.

Ce livre est plein de tendresse, d’une amitié partagée, de balades dans de magnifiques paysages.
Plusieurs mots et expressions en patois jalonnent le texte, sans en entraver la lecture. De belles émotions à vivre.

Quelques passages : « Il y a là Tchoumi, leur labrador noir de jais, une silhouette de saucisses apéro et quatre cure-dents en guise de pattes ».
« Je me tourne vers Ubac et lui dit qu’il est ma nivelle ».

Commentaire par LUZAMARY

C'est une histoire d'amour, de vie et de mort. Sur quel autre trépied la littérature danse-t-elle depuis des siècles ? Dans Son odeur après la pluie, ce trépied, de surcroît, est instable car il unit deux êtres n'appartenant pas à la même espèce : un homme et son chien. Un bouvier bernois qui, en même temps qu'il grandit, prend, dans tous les sens du terme, une place toujours plus essentielle dans la vie du narrateur. Ubac, c'est son nom (la recherche du juste nom est à elle seule une aventure), n'est pas le personnage central de ce livre, Cédric Sapin-Defour, son maître, encore moins. D'ailleurs, il ne veut pas qu'on le considère comme un maître. Le héros, c'est leur lien. Ce lien unique, évident et, pour qui l'a exploré, surpassant tellement d'autres relations. Ce lien illisible et inutile pour ceux à qui la compagnie des chiens n'évoque rien. C'est bien d'amour dont il est question. Un amour incertain, sans réponse mais qui, se passant de mots, nous tient en haleine. C'est bien de vie dont il est question. Une vie intense, inquiète et rieuse où tout va plus vite et qu'il s'agit de retenir. C'est bien de mort dont il est question. Cette chose dont on ne voudrait pas mais qui donne à l'existence toute sa substance. Et ce fichu manque. Ces griffes que l'on croit entendre sur le plancher et cette odeur, malgré la pluie, à jamais disparue.   Résumé du livre, ETF
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