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Coupures

Lac de Constance, 1906. Else Blankenhorn, trente-trois ans, internée pour démence précoce, débute une oeuvre exceptionnelle : autoportraits, paysages, et surtout billets de banque aux valeurs faciales astronomiques.

Ce roman paru en 2017 se compose de deux récits espacés dans le temps.

La première partie raconte la vie d’Else Blankenhorn, née en Allemagne en 1873 et morte en 1920. Issue d’une riche famille, jolie, musicienne, sa vie bascule lorsqu’elle subit des troubles psychologiques qu’on reconnaît pour de la démence précoce. Elle est accueillie dans un centre de soins et rencontre Wilhem Steiniz, modeste marchand de bonbons qui tombe fou amoureux d’elle dès le premier regard. Même s’il a dix ans de moins qu’elle, il lui reste fidèle toute sa vie. Else finit par être internée et se met à peindre frénétiquement. Elle peint inlassablement de très beaux billets de banque aux valeurs faciales énormes. Elle est persuadée que le kaiser lui a demandé de sauver les morts et que cette mission exige beaucoup d’argent. Bien sûr le rêve de son amoureux de former un couple avec elle ne se réalise pas mais après sa mort, il lutte pour que son œuvre soit reconnue. Il est aidé en partie par le psychiatre Prinzhorn qui a ouvert à Heidelberg un musée de l’art pathologique.

Else a vraiment existé et elle est considérée comme une des initiatrices de l’art des fous, que Dubuffet a appelé l’art brut.

La seconde partie est totalement fictive et se passe de nos jours. Une jeune française, Elise, est envoyée à Heidelberg pour faire des recherches sur Else Blankenhorn. Ses investigations minutieuses et passionnées la mettent sur la route de Wilhem et elle découvre un secret. Puis sa raison commence à vaciller et elle est internée elle aussi. Lorsqu’elle se met à peindre des billets de banque, on comprend qu’elle s’identifie à Else.

Dans ce roman le mélange de vérité et de fiction dérange et l’on se perd dans les ramifications du récit et la multitude de personnages évoqués. Ce qui fait l’intérêt de cette œuvre, c’est la réflexion sur la démence à travers l’art. On sait que la folie a fait naître des œuvres de génie. En Allemagne les Nazis ont exposé leurs tableaux en même temps que ceux des « dégénérés » qu’étaient à leurs yeux les peintres d’avant-garde.

Coupures, ce sont les billets de banque, les sauts dans le temps et peut être les failles de ceux qui divaguent et ont coupé avec notre monde. Rappelons cette pensée « Le fou est celui qui a tout perdu, sauf la raison ».

Commentaire par MALU

Lac de Constance, 1906. Else Blankenhorn, trente-trois ans, internée pour démence précoce, débute une oeuvre exceptionnelle : autoportraits, paysages, et surtout billets de banque aux valeurs faciales astronomiques. Ses réalisations figurent dans une collection qui influencera les plus grands peintres du XXe siècle, de Malevitch à Picasso : celle du psychiatre Hans Prinzhorn, le premier à s'intéresser à « l'art des fous ».   Résumé du livre, ETF

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