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La clé USB

La clé USB » mêle informatique de pointe et roman policier, modernité et retour à soi dans une écriture et des jeux hitchcockiens.

Au début du roman le narrateur explique en quoi consiste son travail de chef du service de la prospective au sein de la commission européenne à Bruxelles. Cette institution doit assurer sa cybersécurité et empêcher le cyberespionnage industriel.

On rentre alors dans le domaine des nouvelles technologies, on entend parler de prospective stratégique, de blockchain, de backdoor, de cryptomonnaies, de minages de bitcoins… On peut suivre le roman sans connaître tous ces termes mais je suis allée y voir un peu plus près (quelques définitions à la fin) … cela permet de comprendre les enjeux d’un marché qui va sans doute avoir un poids déterminant dans l’économie des années futures.

Le narrateur est approché de façon insistante par des lobbyistes qui représentent une entreprise bulgare de minage qui a constitué un dossier de demande de subvention auprès de la Commission. Il est très hésitant pour faire ce que ces hommes voudraient mais c’est plus fort que lui : après avoir découvert le contenu d’une clé USB laissée par l’un d’eux, volontairement ou non, il a envie de mener sa petite enquête.

Il se retrouve alors en Chine, quasi clandestinement, à tenter de comprendre le minage de bitcoins. Il visite l’usine qui fabrique les machines et essaie de vérifier s’il y une backdoor dans les machines de minage. Les Chinois voudraient-ils profiter de fonds européens pour dominer le monde numérique ? Quel est leur but ultime ? Cette deuxième partie du roman prend une tournure de roman d’espionnage, on a du mal à le lâcher pour savoir ce qui va se passer.

Malheureusement la troisième partie nous laisse sur notre faim. La fin est un peu déroutante, elle touche la famille du narrateur et le lecteur ne s’y attend vraiment pas. Ce qui n’enlève rien à son intérêt littéraire.
Au final ce petit livre qui se lit vite nous fait découvrir le monde un peu inconnu de la puissance des lobbys et de la cybersécurité.

Le bitcoin est une monnaie virtuelle dont l’unique fonction est de réaliser des paiements en ligne, sans intermédiaire, il n’a aucune existence physique et ne dépend d’aucune banque centrale. On ne peut pas l’éteindre : son système est basé sur un réseau, la « “blockchain » (technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle, alimenté par une dizaine de milliers d’ordinateurs à travers la planète. Il faut la voir comme un livre de compte géant et réputé inviolable, dans lequel est répertorié l’historique de toutes les transactions Le minage de Bitcoin est le procédé d’utiliser du matériel informatique pour effectuer des calculs mathématiques pour le réseau Bitcoin afin de confirmer des transactions et augmenter la sécurité.

Commentaire par ANNICK

Lorsqu’on travaille à la Commission européenne dans une unité de prospective qui s’intéresse aux technologies du futur et aux questions de cybersécurité, que ressent-on quand on est approché par des lobbyistes ? Que se passe-t-il quand, dans une clé USB qui ne nous est pas destinée, on découvre des documents qui nous font soupçonner l’existence d’une porte dérobée dans une machine produite par une société chinoise basée à Dalian ? N’est-on pas tenté de quitter son bureau à Bruxelles et d’aller voir soi-même, en Chine, sur le terrain ?   Résumé du livre, ETF

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