728 x 90

Attention, divulgâchage

Attention, divulgâchage

« Vous trouverez en pièce jointe la screener_ letter, nous avons une liste de spoilers à ne pas dévoiler lors des reviews. »

Ce court extrait d’e-mail - pardon, de courriel - émane d’une attachée de presse d’une célèbre plateforme de streaming - pardon, de flux. L’utilisation d’anglicismes s’est répandue dans le monde des sériephiles. Les mots « spin-off »,« teaser »ou« crossover » font partie intégrante du jargon familier des fans de séries. A l’ occasion du mois de la francophonie, le journal 20 Minutes a proposé à ses lecteurs de voter, sur son site, pour le meilleur terme français qui pourrait remplacer un anglicisme populaire. Et le grand vainqueur est ...

  • Premier : « série dérivée » au lieu de « spin-off ». Bien souvent, des équivalents français existent et, si tel n’est pas le cas, ils pourraient exister. La base de données de France Terme regroupe tous les équivalents français publiés au Journal officiel par la Commission générale de terminologie et de néologie de l’Académie française. Ainsi, l’Académie recommande de traduire « spin off » par « version dérivée ». Après cette victoire, 20 Minutes s’est engagé à parler dorénavant de« série dérivée ».
  • Deuxième : « divulgâcher » au lieu de « spoiler ». Dans la base de données de France Terme, plusieurs traductions du terme« spoiler » sont proposées, mais pas dans le domaine des séries. Heureusement, nos cousins québécois ont trouvé le mot juste : « divulgâcher ». La « relance », c’est aussi l’autre nom du « reboot » pour les Québécois, qui ont également traduit littéralement le « soap-opera » par « roman-savon ».
  • Troisième : « chef d’orchestre » au lieu de« showrunner ». La Commission générale de terminologie et de néologie de l’Académie française ne s’est pas encore penchée sur l’épineuse question du « showrunner ». Les Québécois utilisent l’expression « auteur-producteur ». Une expression qui n’ a pas tout à fait satisfait la rédaction de 20 Minutes, tant la réalité du métier de showrunner est complexe. Il a donc été transposé un vocable de la musique,« chef d’orchestre », à celui de l’univers des séries. Parce que, après tout, le rôle d’un showrunner est de créer la cohérence du programme dont il est responsable et de donner à la série le bon tempo.

D’après un article d’Anne Demoulin, journaliste à 20 Minutes