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Baisse du QI, perte du langage

Baisse du QI, perte du langage
L’effet de Flynn s’est inversé en France vers le bas

Le QI moyen de la population mondiale, qui a toujours augmenté de l’après-guerre à la fin des années 80, est en baisse au cours des vingt dernières années...

Nous vivons une inversion de l’effet Flynn, impliquant qu’apparemment le niveau d’intelligence mesuré par les tests diminue dans les pays les plus développés.

Beaucoup de causes peuvent être à la source de ce phénomène.
L’une d’entre elles pourrait être l’appauvrissement du langage.
Plusieurs études démontrent en effet une diminution de la connaissance lexicale et un appauvrissement de la langue : il ne s’agit pas seulement de la réduction du vocabulaire utilisé, mais aussi des subtilités linguistiques qui permettent d’élaborer et de formuler une pensée complexe.

La disparition progressive des temps (subjonctif, imparfait, formes composées du futur, participe passé …) donne lieu à une pensée presque toujours au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps.

La généralisation du tutoiement, la disparition des majuscules et de la ponctuation sont des exemples de coups mortels portés à la précision et à la variété de l’expression. Juste un exemple : supprimer le mot « mademoiselle » (désormais désuet) ne signifie pas seulement abandonner l’esthétique d’un mot, mais aussi promouvoir l’idée qu’il n’y a pas de phase intermédiaire entre une petite fille et une femme.

Moins de mots et moins de verbes conjugués impliquent moins de capacité à exprimer les émotions et moins de possibilités d’élaboration d’une pensée.
Les études ont démontré que la violence, autant dans les sphères publiques que privées provient en partie directement de l’incapacité à décrire ses émotions à travers les mots.

Pas de mots pour construire un raisonnement, rend impossible une pensée complexe. Plus le langage est pauvre, plus la pensée disparaît.

L’histoire est riche en exemples et de nombreux livres (Georges Orwell - « 1984 » ; Ray Bradbury - « Fahrenheit 451 ») qui ont raconté comment tous les régimes totalitaires avaient entravé la pensée, par une réduction du nombre et du sens des mots. S ’il n’y a pas de pensées, il n’y a pas de pensées critiques. Et il n’y a pas de pensée sans mots. Comment peut-on construire une pensée hypothétique déductive sans conditionnelle ? Comment peut-on envisager l’avenir sans conjugaison au futur ?
Comment peut-on concevoir une temporalité, une succession d’éléments dans le temps, qu’ils soient passés ou futurs, et leur durée relative, sans une langue qui distingue ce qui aurait pu être, ce qui a été, ce qui est, ce qui pourrait être et ce qui sera après que ce qui aurait pu arriver soit advenu ?

Chers parents et enseignants : faisons parler, lire et écrire nos enfants, nos élèves. Enseignez et pratiquez la langue sous ses formes les plus différentes, même si elle semble compliquée. Surtout si elle est compliquée.
Parce que dans cet effort il y a la liberté. Ceux qui affirment la nécessité de simplifier l’orthographe, de purger la langue de ses « défauts », d’abolir les genres, les temps, les nuances, tout ce qui crée de la complexité, sont les vrais artisans de l’appauvrissement de l’esprit humain.

Il n’y a pas de liberté sans exigences.
Il n’y a pas de beauté sans la pensée de la beauté