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Batouala

« Batouala » de René Maran écrivain Antillais d’origine Guyanaise est son premier roman. Il reçoit le Prix Goncourt en 1921 et est le roman fondateur de la Négritude bien qu’il n’y ait jamais complètement adhéré. Il était plus contre les injustices du système colonial et l’égalité entre noirs et blancs que la vision un peu idéalisée du noir qui sera développée ensuite par la Négritude grâce à Léopold Sédar Senghor et Aimé Césaire.

Etonnant roman qui valut à son auteur administrateur colonial les foudres de la censure et une carrière brisée.
C’est plus à cause de la préface écrit par René Maran que pour le roman que le scandale éclata.
C’est une froide critique du système colonial et des tirailleurs Sénégalais.
Il faut dire que René Maran connaissait bien l’administration coloniale car son père y avait fait toute sa carrière dans différents pays d’Afrique et l’écrivain y travaillait aussi jusqu’à la parution de son premier roman.
Le style d’écriture du roman est proche des contes africain, teinté de poésie et de naturalisme.
L’histoire raconte les pensées de Batouala, chef de tribu d’âge avancé et qui vit avec ses neuf femmes.
Il prépare la fête des Ga’nzas qui permet aux jeunes guerriers de convoler avec leurs prétendantes.
Il réalise que sa femme préférée, Yassigui’ndja exprime son désir qu’elle a d’un jeune guerrier, Bissibi’ngui.
La fête bat son plein dans une ambiance de transe sexuelle et d’ivresse, Yassigui’ndja et Bissibi’ngui s’étreignent devant Batuala qui devient fou.
Mais le père de Batouala est retrouvé mort par excès d’alcool.
A l’enterrement, Batouala et Bissibi’ngui se livre à un duel par contes interposés, les menaces sont à peine voilées.
Le lendemain, c’est jour de chasse. Batouala profite de l’attaque d’une panthère pour lancer sa sagaie sur Bissibi’ngui, mais le rate.
Hélas la panthère éventre Batuala.
Il agonise en voyant Yassigui’ndja et Bissibi’ngui s’étreindre.
Durant ses pensées, Batuala médite sur la cruauté des hommes blancs et du système colonial. Il est très remonté au sujet du statut des tirailleurs Sénégalais.

Commentaire par Laurent

Le grand chef Batouala ne peut plus dormir comme avant dans la quiétude de ta haute brousse. De nombreux soucis l'empêchent de rejoindre " Le doux feu intérieur du sommeil " : ses fonctions rituelles, la proximité des chasses, l'éloignement manifeste de sa femme... Et surtout, cette sourde rumeur qui répète que l'homme blanc accable l'homme noir et Le traite moins bien que son chien. Batouala, pourra-t-il encore vivre heureux au bord du grand fleuve Nioubangui ? La lecture de ce roman et de son impérative préface permettra aux élèves de comprendre le contexte dans lequel ont pu naître une telle œuvre et un tel paradoxe. Elle leur permettra aussi de découvrir un des premiers textes de la " négritude ", mouvement littéraire et artistique du XXe siècle, qui entraîna l'émergence d'une culture noire et de sa conscience.   Résumé du livre, ETF
René MARAN
ECRIVAIN
BIO
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