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Celui qui veille

Ce roman inspiré par son histoire familiale est le portrait d’une communauté amérindienne déterminée à vivre coûte que coûte.

Avant de commencer la lecture, il est bon de savoir qu’après avoir été massacrés, les Indiens survivants ont été placés dans des réserves, forcés à l’assimilation. C’est dans une de ces réserves du Dakota que vivent les Chippewas.
En 1953, Thomas Wazhashk (le rat musqué) travaille comme veilleur de nuit dans une usine de pierres à horlogerie qui emploie une majorité de femmes. C’est un homme intelligent et instruit, très uni à sa femme et à ses enfants, honnête et scrupuleux dans sa tâche. Il est aussi président du conseil tribal et c’est à ce titre qu’il apprend le projet du Congrès des États - Unis visant à émanciper les Indiens. Il comprend qu’en réalité on veut les effacer en tant que tels, les « rendre tous invisibles, comme si nous n’avions jamais été ici, de tout temps ici » et que le but secret est de les relocaliser, donc les vouer à la pauvreté, pour reprendre leurs terres. A partir de là, son objectif est d’arriver à former une délégation qui se rendra à Washington afin de plaider leur cause. Il sait qu’ils devront affronter le sénateur Watkins, redoutable mormon.

Parallèlement, un autre combat est mené par sa nièce Pixie (ou Patrice), qui vit dans une famille très pauvre avec un père alcoolique souvent absent et une mère qui transmet les traditions de sa tribu. Âgée de 19 ans, elle est douée elle aussi et fait des économies en travaillant à l’usine d’horlogerie, car elle rêve de poursuivre des études, sans être tentée par le mariage. Elle a une sœur partie vivre à Minéapolis dont ils sont sans nouvelles. Lorsqu’on retrouve ses traces, elle décide de partir à sa recherche, et doit faire face aux affres des grandes villes.

Autour de ces deux héros qui charpentent le récit, l’auteure construit un ample roman où se côtoient de nombreux personnages, souvent pittoresques et attachants, dont les relations nous tiennent en haleine.
En s’inspirant de son grand-père pour le personnage de Thomas, elle nous fait découvrir les coutumes des Indiens, leur lutte pour survivre en restant près de la nature, leurs croyances et leurs visions car ils sont hantés par le fantôme de leurs morts.
Ce roman passionnant, plein d’imagination et d’action, est écrit dans une langue souvent imagée, parfois poétique et offre un grand plaisir de lecture.

Commentaire par MALU

Dakota du Nord, 1953. Thomas Wazhashk, veilleur de nuit dans l’usine de pierres d’horlogerie proche de la réserve de Turtle Mountain, n’est pas près de fermer l’œil. Il est déterminé à lutter contre le projet du gouvernement fédéral censé « émanciper » les Indiens, car il sait bien que ce texte est en réalité une menace pour les siens. Contrairement aux autres jeunes employées chippewas de l’usine, Pixie, la nièce de Thomas, ne veut pour le moment ni mari ni enfants. Pressée de fuir un père alcoolique, insensible aux sentiments du seul professeur blanc de la réserve comme à ceux d’un jeune boxeur indien, elle brûle de partir à Minneapolis retrouver sa sœur aînée, dont elle est sans nouvelles. Pour « celui qui veille », n’ayant de cesse d’écrire aux sénateurs dans le but d’empêcher l’adoption de la loi, quitte à se rendre lui-même à Washington, comme pour Pixie, qui entreprend le premier voyage de sa jeune existence, un long combat commence. Il va leur révéler le pire, mais aussi le meilleur de la nature humaine. Inspirée par la figure de son grand-père maternel, qui a lutté pour préserver les droits de son peuple, Louise Erdrich nous entraîne dans une aventure humaine peuplée de personnages inoubliables. Couronné par le prix Pulitzer, ce majestueux roman consacre la place unique qui est la sienne dans la littérature américaine contemporaine.   Résumé du livre, ETF

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