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Croire : sur les pouvoirs de la littérature

Un récit sur le pouvoir des mots, sur la puissance de la littérature, une ouverture au monde, une réflexion sur l'intime, sur le deuil.

En 2020, la mère de Justine Augier contracte une leucémie et doit vivre dans une chambre stérile. Avant de mourir, elle demande à sa fille qui l’a beaucoup soutenue, d’écrire un livre sur les pouvoirs de la littérature auquel cette dernière avait pensé et qu’elle avait abandonné.

Justine respecte les désirs de sa mère et se livre dans cet ouvrage, à des vagabondages entre les souvenirs de lectures, les réflexions sur la littérature, l’évocation de sa mère et les allusions à la guerre en Syrie.

Beaucoup d’écrivains sont convoqués, ceux qui étaient chers à sa mère, Stefan Sweig, Romain Gary, Marguerite Yourcenar, Kazantzaki ( Zorba le Grec)…puis ceux qu’elle a découverts elle-même, Duras, Annie Ernaux , Emmanuel Carrère, Rilke…et plusieurs philosophes. De même elle évoque souvent une avocate syrienne, Razan Zaitouneh, qui a lutté contre le pouvoir et a disparu pendant la guerre, sans doute assassinée, ainsi que Yassin al Hay Saleh, réfugié à Berlin.

Elle déclare qu’il faut redonner de la force aux mots, dans la retenue et la pudeur. Elle s’insurge contre les pays qui n’ont pas respecté leur promesse de soutenir la Syrie quand « la ligne rouge » serait franchie .Et surtout ce livre est un ouvrage de deuil qui rend un vibrant hommage à sa mère. Ouvrage court mais dense, d’une lecture exigeante.

Commentaire par MALU

Justine Augier qui pratique et incarne une forme de pudeur et d'éthique littéraire assez uniques voit son projet d'écrire sur la littérature comme lieu de l'engagement entrer en collision avec la maladie et bientôt la mort de sa mère. Alors que la nature même de l'urgence mute, l'intime et l'universel se tressent dans un texte bouleversant de justesse et de clairvoyance. Et qui rappelle le potentiel devenir résistant de chaque lecteur. À l'intersection du littéraire et du politique un livre bref et fulgurant qui trouve sa place entre Hannah Arendt et Joan Didion. Pas moins.   Résumé du livre, ETF
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