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Grosso modo

Grosso modo

N’avons-nous pas l’impression de parler un français populaire, argotique, quand nous employons cette locution adverbiale signifiant « en gros, sans entrer dans le détail à vue de nez » ?

Nonobstant, selon Littré, nous avons bien affaire à une antiquité du vocabulaire médiéval du XIVe siècle composée de l’ablatif de grossus, « gros » et de modus, « manière », « façon ».

Nous pouvons le constater dans le texte suivant, traduit en français contemporain, extrait du Traité de chirurgie de maître Henri de Mondeville, chirurgien du roi Philippe le Bel, écrit en l’an 1314 et conservé dans les fonds latins de la BnF :


Or, il est impossible de connaître parfaitement la partie, si I’on ne connaît pas au moins grosso modo le tout, il est impossible d’être un bon chirurgien si l’on ne connaît pas les principes et les généralités les plus importantes de la médecine

Toutefois, d’autres sources ne la situent qu’au XVIe siècle, en 1566 dans le Traité préparatif à l’Apologie pour Hérodote d’Henri Estienne.

A noter

grosso modo ou grosso-modo suivant les époques. Son trait d’union a disparu vers 1932. Il a été adopté par de nombreuses langues européennes.