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Le bal des folles

Histoire des «hystériques» enfermées à la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle et objets d’étude de Charcot.

1885 : à la Salpêtrière, les foules se précipitent pour assister aux séances d’hypnose du Professeur Charcot, sur des patientes hystériques.

Louise entre dans l’amphithéâtre et s’installe devant le maître qui balance u pendule devant son visage. Elle sombre dans un état second, obéit aux ordres du maître : marche, prie…puis arrive le clou du spectacle : la grande crise d’hystérie convulsive se terminant par l’effondrement.

C’est dans ce contexte qu’est hospitalisée Eugénie Cléry. Jeune fille issue d’une famille bourgeoise, elle a eu le malheur de dire à sa grand-mère qu’elle entendait son grand-père décédé lui parler : il lui explique même où retrouver un bijou perdu par la grand-mère. Elle est dès lors considérée comme malade mentale ; son père et son frère la font admettre dans le service du Pr Charcot où elle est internée.

Dépossédée de ses vêtements, mêlée aux aliénées, elle les écoute et tente de survivre dans ce milieu étrange où se prépare le bal des folles.
Alors que ses compagnes de misère se préparent pour cette fête qui accueille le Tout-Paris, elle se révolte en vain, insulte les médecins dont elle perçoit le mépris pour les patientes et se retrouve en chambre d’isolement.

Cependant elle se fait remarquer par ses dons de divination et de télépathie :
- elle chante à son amie Louise la chanson que lui chantait sa mère.
- et surtout elle sème le doute dans l’esprit de la surveillante en lui disant que son père blessé a besoin d’elle ; Geneviève se précipite chez lui et découvre qu’il a eu un malaise. Dès lors elle est convaincue des propriétés télépathiques de la jeune fille et décide de lui venir en aide. Et ce d’autant que des doutes sur les effets de l’hypnose se font jour : Louise au cours d’une séance fait une crise convulsive et se retrouve hémiplégique.

Elle prend contact avec le frère d’Eugénie qui, prit de remord, accepte de participer à l’évasion de sa sœur. Arrive le jour du bal des folles : la confusion la plus totale règne dans le service envahi pas les spectateurs. Un interne viole Louise, une malade en proie à une crise convulsive se roule sur le sol attirant l’intervention du personnel.
Eugénie aidée par Geneviève et son frère parvient à s’échapper. Mais la scène a eu des témoins et elle est considérée dorénavant comme aliénée. Folle parmi les folles, elle reçoit des lettres d’Eugénie qui écrit dans la revue « Spirite ».

Un livre intéressant malgré une écriture encore maladroite et une grande naïveté des sentiments. Il interroge sur le traitement de la folie, sur ses liens avec la normalité et sur les relations ambiguës qui se tissent entre soignants et soignés.

Commentaire par MARIE-JO

Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.   Résumé du livre, ETF
Victoria MAS
ECRIVAIN
BIO
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