Ce roman est rédigé pendant la deuxième guerre mondiale entre l’automne 1942 et le printemps 1943. Son titre était alors « La vague du croiseur ». En effet, il se passe en Italie dans le port de Triestre où circulent de nombreux croiseurs en provenance des Etats-Unis, d’Afrique …. provoquant de grosses vagues. Le destin des personnages va en effet basculer à cause d’une de ces vagues.
Ario, Berto et sa sœur Lidia forment un triangle d’une amitié d’adolescence forte. Ils sont indissociables, vivent dans le port et passent leurs étés à s’occuper des esquifs du club de voile et d’aviron. Mais Eneo, champion d’aviron en devenir, au corps parfaitement sculpté, vient perturber cette belle harmonie.
Nous vivons le quotidien de ces adolescents au rythme des marées et des compétitions. Nous partageons leurs émotions : Ario obsédé par l’abandon du foyer familial par son père qui a émigré aux Etats-Unis ; l’appel du large est pour lui une évasion lui permettant d’échapper à l’emprise de sa mère, femme qui s’abandonne facilement aux marins de passage.
La tension monte peu à peu au fur et à mesure que la jalousie d’ Enéo et sa relation avec Lidia semble prendre forme. Un jour, Ario, fou de Lidia, et Berto son frère décident qu’il faut que ça cesse. Et, comme la vague sur son passage faisant chavirer les bateaux, la vie de nos héros va elle aussi chavirer.
L’intrigue avance doucement, certains passages sont longs ; le roman date un peu par son style et son sujet, sujet de prédilection de cet écrivain italien des années 40 : le passage de l’adolescence à l’âge adulte.
Ce roman a été adapté au cinéma dans un film franco-italien de Claude Autan-Lara, sorti en 1960. Plusieurs scènes jugées osées à l’époque valent au film des démêlés avec la censure, ainsi qu’une interdiction aux moins de 18 ans. De plus, il fut considéré comme un désastre par l’auteur lui-même.
Commentaire par LUZAMARY
Chronique de la vie de trois adolescents dans la Trieste des années 30, Les Régates de San Francisco fait partie des oeuvres majeures de Quarantotti Gambini. Comme souvent chez l'auteur, on retrouve traité dans ce roman son thème de prédilection : le passage de l'adolescence à l'âge adulte. Constitué autant de déceptions souvent cruelles que d'initiations et de confrontations avec le monde mensonger des adultes, ce roman est celui de la perte de l'innocence et de la découverte des compromissions.
