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Songe à la douceur

Clémentine Beauvais, qui n’a pas trente ans, a surtout écrit des livres de jeunesse mais il n’y a pas d’âge pour apprécier ce roman lumineux, tendre et poétique. L’auteur s’est inspirée d’Eugène Onéguine, l’œuvre de Pouchkine ; dont elle garde les personnages et la trame romanesque. Elle a conservé aussi l’écriture en vers libres, qui dansent sur la page comme des arabesques ou des calligrammes, que le lecteur parcourt sans difficultés.

C’est donc l’histoire d’amour entre Tatiana et Eugène. Ils se sont connus très jeunes, dans « une banlieue parisienne feuillue ».Tatiana avait quatorze ans, elle était romantique et idéaliste et se nourrissait de lectures. Eugène, lui ,du haut de ses dix sept ans était blasé, cultivant une sorte de spleen. Il a rejeté brutalement l’amour passionné de Tatiana et ils se sont quittés après un drame survenu dans leur entourage.

Le hasard fait qu’ils se revoient dans le métro dix ans après.( c’est à ce moment là que débute le récit ). Ils ont bien changé. Tatiana, devenue une jolie jeune femme, prépare une thèse sur le peintre Caillebotte ; elle est sûre d’elle et épanouie. Eugène l’est moins ; peu passionné par son métier et sans projet d’avenir. Dès cette première rencontre ; il tombe sous le charme de son ancienne amie et ne rêve que la reconquérir. Certes Tatiana ne l’a pas oublié et a encore des sentiments pour lui mais elle a aussi d’autres choses en tête .Commence alors entre eux une sorte de marivaudage, finement étudié et délicieusement écrit. La présence omnisciente de l’auteur, qui intervient avec le lecteur et les protagonistes, introduit de la distance et de l’humour dans ce duo amoureux.

Eugène va-t- il regagner le cœur de Tatiana ? La question entretient le dynamisme de l’intrigue.

On est séduit par cette réinterprétation originale et moderne d’une œuvre classique. De nos jours, les jeunes s’expriment par des textos et des mails, mais l’amour reste le même.

Commentaire par Manu

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