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La seule histoire

Julian Barnes est un grand écrivain anglais. Un de ses livres précédents UNE FILLE QUI DANSE a obtenu beaucoup de succès. Dans ce dernier roman paru en 2018, il met en scène Paul, un jeune homme qui, au seuil de la vieillesse, raconte une histoire d’amour qui l’a marqué à tout jamais.

Paul a dix-neuf ans et vient de terminer sa première année d’université. En vacances chez ses parents, dans une banlieue chic et bien pensante de Londres, il s’inscrit au club de tennis pour tuer le temps .Il y rencontre Susan âgée de quarante-huit ans et en la reconduisant régulièrement chez elle, il en tombe amoureux. Susan est mariée à un homme brutal qui la néglige depuis longtemps, même si elle lui a donné deux filles. Elle est vive et spontanée et se laisse aimer. Cette liaison n’est pas qu’une simple initiation sexuelle, comme on pourrait le croire, leurs sentiments sont profonds et ils n’hésitent pas à braver les interdits. Paul tire même de la fierté et de la force de cet amour transgressif.

Dans la seconde partie du récit, lorsque Paul a vingt et un ans, il décide de s’installer à Londres avec Susan et entreprend des études de droit grâce au pécule qu’elle possédait. Ils sont apparemment heureux mais il s’aperçoit que les comportements de sa compagne deviennent étranges et finit par réaliser qu’elle est devenue alcoolique. Malgré toute sa bonne volonté et ses soins attentifs, il n’arrive pas à la sauver et, envahi par la culpabilité, il est obligé de l’abandonner à une de ses filles, après une dizaine d’années de vie commune. On devine que dans la troisième partie, la fin n’est pas optimiste.

L’intérêt de ce roman, c’est la profondeur de l’analyse des sentiments. Paul est tourmenté par les souvenirs qui lui reviennent au gré de la mémoire et cherche à comprendre. Jeune, il était persuadé que « la force du sentiment détermine le degré de bonheur » puis il en vient à douter. Ne vaut-il pas mieux aimer moins pour souffrir moins ? Il cherche en vain une définition de l’amour et conclut que chacun est déterminé par sa pré-histoire « En amour, tout est vrai, tout est faux ; et c’est la seule chose sur laquelle on ne puisse pas dire une absurdité ».

Le style de l’écrivain est l’expression de cette analyse précise et lucide. Il débute par le je et passe au il et au vous pour mieux cerner la vérité, qui demeure insaisissable. Mais son histoire restera la seule qui compte pour lui.

Commentaire par MALU

Paul a dix-neuf ans et s'ennuie un peu cet été-là, le dernier avant son départ à l’université. Au club de tennis local, il rencontre Susan – quarante-huit ans, mariée, deux grandes filles – avec qui il va disputer des parties en double. Susan est belle, charmante, chaleureuse. Il n’en faut pas davantage pour les rapprocher… La passion? Non, l’amour, le vrai, total et absolu, que les amants vivront d’abord en cachette. Puis ils partent habiter à Londres : Susan a un peu d’argent, Paul doit continuer ses études de droit. Le bonheur? Oui. Enfin presque car, peu à peu, Paul va découvrir que Susan a un problème, qu’elle a soigneusement dissimulé jusque-là : elle est alcoolique. Il l’aime, il ne veut pas la laisser seule avec ses démons. Il va tout tenter pour la sauver et combattre avec elle ce fléau. En vain… Mais lui, alors? Sa jeunesse, les années qui passent et qui auraient dû être joyeuses, insouciantes? Il a trente ans, puis trente et un, puis trente-deux. Vaut-il mieux avoir aimé et perdre ou ne jamais avoir aimé?   Résumé du livre, ETF

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