Un roman envoûtant inspiré d’un fait divers qui a bouleversé l’Italie en 2010.
Ce n’est pas un roman traduit de l’italien mais un roman écrit en français par un auteur belge d’origine italienne.
Le récit se passe en 2005, dans un petit village de la Basilicate, région au sud de l’Italie, entre les Pouilles et la Calabre, région montagneuse brûlée par le soleil, longtemps reculée.
Le narrateur relate les faits quinze ans après et dès le début, il laisse entendre qu’ils furent dramatiques et l’ont marqué à jamais. À la mort de ses parents, il a été accueilli par la famille Serrai. Le père Pasquale est un paysan sauvage et rustre qui travaille dans ses champs comme un forçat. Il est dominé par sa femme Bianca et adore sa fille Lucia, âgée de vingt-trois ans. Il est aussi très attaché à son beau-frère Ninetto qui a épousé la sœur de sa femme et à sa nièce Chiara. Les deux cousines sont très proches malgré leur différence d’âge.
Après avoir évoqué les jours heureux passés au milieu de ces deux familles, le narrateur nous raconte qu’il en a été brutalement banni et qu’il est devenu un paria pour tout le village, sans nous expliquer les raisons, premier mystère.
Autre bouleversement dans la vie léthargique du village, le jour de la fête, Chiara, âgée de quinze ans, au physique prometteur, disparaît brusquement. Comme les recherches restent vaines, la télévision envahit le village et l’affaire médiatisée à outrance, devient un drame national. C’est Lucia la principale interlocutrice des journalistes qui se montrent obscènes dans leur curiosité.
Ce roman, très bien ficelé, nous tient en haleine jusqu’à la découverte des deux mystères qui révèlent l’étroitesse d’esprit des habitants et les rivalités qui pèsent sur les deux familles. Il a en plus beaucoup de charme. Le narrateur est plein de nostalgie en évoquant ce passé tragique et en décrivant les magnifiques paysages qu’il n’a pas oubliés. Très bien écrit, il est facile à lire. « Un texte d’une immense poésie, sombre et beau comme un orage d’été », a dit le critique du journal Libération.
Commentaire par MALU
« La vie se gagne et se regagne sans cesse, à condition de se convaincre qu’un salut est toujours possible, et de se dire que rien n’advient qui ne prend racine en nous-mêmes. » Italie, la Basilicate, été 2005. Alors que le village de Ravina est en fête, Chiara, quinze ans, se volatilise. Les villageois se lancent à sa recherche ; les jours passent, l’enquête piétine : l’adolescente est introuvable. Une horde de journalistes s’installe dans une ferme voisine, filmant le calvaire de l’entourage. Le drame de ces petites gens devient le feuilleton national. Des années après les faits, Sandro, un proche de la disparue, revient sur ces quelques mois qui ont changé à jamais le cours de son destin. Roman au suspense implacable, L’été sans retour est l’histoire d’une famille maudite vivant aux marges du monde, confrontée à des secrets enfouis et à la cruauté obscène du cirque médiatique.
