728 x 90

Le mage du Kremlin

Un écrivain italien, qui écrit en français un roman russe et qui a obtenu le Grand Prix de l'académie française, c'est prometteur !

Ce roman raconte l’ascension de Vladimir Poutine.
Le narrateur est envoyé à Moscou pour faire des recherches sur un écrivain russe. A
cette occasion, il est contacté par Vadim Baranov qui , pendant quinze ans, a été le
conseiller de Poutine, nommé le Tsar. Réfugié dans sa datcha, cet ancien proche du
pouvoir lui retrace les grandes étapes de sa vie et devient donc le principal narrateur.
Il a eu une enfance heureuse, sous l’influence de son grand-père, aristocrate cultivé,
amoureux de l’occident et épargné par le régime. Adulte, après une école d’art
dramatique, il devient producteur de télévision et côtoie Boris Berezoski, milliardaire à
la tête de l’ORT. C’est la fin d’Elsine et ce Boris rêve de choisir un homme fort pour le
remplacer. Cet homme, ce sera Vladimir Poutine, chef du FSB, l’ancien KGB « « un blond pâle aux traits décolorés, portant un costume en acrylique beige r » , qui a la tête d’un employé. Baranov le convainc que la Russie a besoin de stabilité et un désir de
verticalité. Ces conseils portent leurs fruits, Poutine s’empare du pouvoir, exilant les
uns, emprisonnant les autres.

Au cours de ces confidences, Baranov évoque les grands événements qui ont marqué
son règne et qui tous affirment la volonté de puissance et de domination de Poutine.
On se souvient de l’anecdote qui montre son sens de la manipulation et de la
perversité. Alors qu’il connaît la phobie des chiens d’Angela Merkell, il la reçoit avec
son grand labrador. Il mise touiours sur la surprise et le chaos.

Bien que Baranov soit l’éminence grise de Poutine et éprouve du plaisir à mettre en
scène les événements politiques, il ne fait pas partie des intimes et garde sa liberté
intérieure. Ce personnage est inspiré de Surkov dont on ne sait pas ce qu’il est devenu.

Ce roman est intéressant et se lit avec plaisir. L’écrivain a été lui-même le conseiller de
Matteo Renzi et connaît bien les rouages du pouvoir politique. Il parsème son récit de
réflexions sur l’ambition, le pouvoir et la vie. Mais on peut être gêné par sa vocation
ambigüe.Il reste à la limite de la fiction et du réel et entretient certains clichés.

Commentaire par MALU

On l’appelait le « mage du Kremlin ». L’énigmatique Vadim Baranov fut metteur en scène puis producteur d’émissions de télé-réalité avant de devenir l’éminence grise de Poutine, dit le Tsar. Après sa démission du poste de conseiller politique, les légendes sur son compte se multiplient, sans que nul puisse démêler le faux du vrai. Jusqu’à ce que, une nuit, il confie son histoire au narrateur de ce livre… Ce récit nous plonge au cœur du pouvoir russe, où courtisans et oligarques se livrent une guerre de tous les instants. Et où Vadim, devenu le principal spin doctor du régime, transforme un pays entier en un théâtre politique, où il n’est d’autre réalité que l’accomplissement des souhaits du Tsar. Mais Vadim n’est pas un ambitieux comme les autres : entraîné dans les arcanes de plus en plus sombres du système qu’il a contribué à construire, ce poète égaré parmi les loups fera tout pour s’en sortir. De la guerre en Tchétchénie à la crise ukrainienne, en passant par les Jeux olympiques de Sotchi, Le mage du Kremlin est le grand roman de la Russie contemporaine. Dévoilant les dessous de l’ère Poutine, il offre une sublime méditation sur le pouvoir. Grand prix du roman de l'Académie Française 2022   Résumé du livre, ETF
>