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Seul dans Berlin

C’est un gros roman traduit de l’allemand par Laurence Courtois, qui raconte la résistance d’une partie du peuple allemand contre Hitler.

Le récit s’étend de 1940 à 1946. Il décrit la vie d’un modeste immeuble de la rue Jablonski.
Il met donc en scène beaucoup de personnages mais ce sont les Quancel les acteurs principaux. Lui, Otto, est contremaître dans une menuiserie. C’est un homme au profil d’oiseau, sec et froid, même avec sa femme qu’il aime profondément. Il est attaché à sa vie régulière, sans amis, sans imprévus. Près de ses sous, il n’a pas voulu adhérer au Parti. Elle, Anna, a obtenu une responsabilité dans une organisation nazie.
Dans l’immeuble vit aussi un couple juif dont le mari a été déporté, un ancien juge resté intègre.es autres habitants sont des gens qui crèvent la faim, veules et soumis au régime, prêts à dénoncer leurs voisins pour le moindre profit.

Lorsque débute l’action, les Quancel viennent d’apprendre la capitulation de la France et la mort de leur fils unique au front, fiancé à la jolie Trudel. Ce décès va bouleverser leur vie. Ils prennent conscience de l’absurdité de la guerre et de la terreur imposée par le nazisme et décident d’entrer en résistance. Patiemment, pendant deux ans, Otto rédige des cartes qui dénoncent les crimes nazies et qu’il dépose dans les immeubles, mettant la police en échec et rendant furieux les inspecteurs. Mais un jour, par suite de hasards malheureux, il est arrêté et sa femme peu de temps après lui.
Et là commence leur descente aux enfers. Ils subissent des interrogatoires impitoyables puis la vie atroce des prisons et les tortures. Ils tiennent le coup grâce à leur amour et à leurs convictions, jusqu’à l’issue fatale. Ils restent jusqu’au bout d’une dignité admirable.

Très réaliste et parfois insoutenable vers la fin, ce récit est passionnant. Il décrit parfaitement cette société qui vit dans la peur continuelle, asservie par un régime brutal, à laquelle cependant des gens simples ont eu le courage de s’opposer.
Il est écrit dans un style très vivant et pittoresque, au cours de nombreux épisodes mettant en scène à la fois des gens lâches et sans scrupules et des hommes ordinaires qui deviennent des héros au fur à mesure de leurs luttes.
Un ouvrage de plus sur le nazisme, dira-t-on, mais qui se place du côté des Allemands et qui a des résonances actuelles. Dans les gouvernements despotiques, les gens qui relèvent la tête sont toujours écrasés.

Commentaire par MALU

Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et pillée par ses voisins. C'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille. Ce sont les Quangel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front, qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers. De Seul dans Berlin, Primo Levi disait dans Conversations avec Ferdinando Camon, qu'il était "l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie". Aucun roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des citoyens allemands, juifs ou non, sous le IIIe Reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité.   Résumé du livre, ETF
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