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Des diables et des saints

Un roman qui se lit comme un adagio de Beethoven avec ses ruptures et ses cassures inédites, ses émois en staccato, ses notes d'espoirs et d'amour en do mineur.

Joe, un vieux pianiste virtuose qui ne se produit que dans les gares et aéroports sur des pianos publics raconte une partie de son adolescence passée dans un orphelinat religieux suite au décès de ses parents.

Il se retrouve à 15 ans dans cet établissement lugubre au fin fond des Pyrénées, établissement nommé « Les Confins », dirigé par un abbé au cœur sec, totalement dépourvu d’empathie, obsédé par une discipline brutale et vengeresse, aidé par un surveillant général plutôt sadique.

Le cœur du roman est très sombre, puisqu’il nous plonge dans la violence et la maltraitance subies par des enfants confiés à ce pensionnat où des conditions de vie sont terribles : corvées, châtiments corporels, mise à l’isolement, malnutrition, humiliations… des conditions de vie révoltantes.

Le jeune garçon va se raccrocher aux souvenirs des cours de piano suivis auprès de son vieux maître qui l’incitait à chercher le rythme caché derrière les notes et dans les sentiments. Il se lie d’amitié avec d’autres camarades, ils se réunissent la nuit pour écouter en secret une émission de radio, des adolescents comme lui qui laisseront une empreinte indélébile dans son cœur. Joseph rencontre aussi Rose, fille d’un riche donateur de l’orphelinat à qui il doit enseigner la musique tous les samedis avec qui il rêve de s’enfuir.

Jamais le récit ne cède tout à fait à la noirceur. L’amitié et la solidarité entre pensionnaires, puis l’amour pour Rose, elle-même en rébellion contre la condition féminine de son milieu bourgeois, viennent préserver émotion et humanité dans un récit traversé par l’espoir, l’envie de liberté, et la beauté musicale.
Donc beaucoup d’émotions, de justesse et de sensibilité dans ce roman très touchant. L’auteur parle merveilleusement de l’énergie de l’enfance, celle qui propulse dans la vie. Il le fait avec un style élégant et fluide, avec musicalité et tendresse.

Commentaire par ANNICK

C'est une histoire d'orphelin et d'amour. Celle d'un vieil homme qui joue divinement du Beethoven sur les pianos publics. Il se fait appeler Joe, pour Joseph. On le croise un jour dans une gare, un autre dans un aéroport. Il gâche son talent de concertiste au milieu des voyageurs indifférents. Il attend. Mais qui, et pourquoi ? Alors qu'il a seize ans, ses parents et sa soeur disparaissent dans un accident d'avion. Il est envoyé dans un pensionnat religieux des Pyrénées, Les Confins. Tout est dans le nom. Après Les Confins, il n'y a plus rien. Ici, on recueille les abandonnés, les demeurés. Les journées sont faites de routine, de corvées, de maltraitances. Jusqu'à la rencontre avec Rose, une jeune fille de son âge. La vie n'est alors que rêves de fugues. Jean-Baptiste Andrea nous parle de cet enfant intérieur que nous portons tous en nous. Ses héros ont l'âge des douleurs et des révoltes. Avec Des diables et des saints, il achève sa trilogie autour de l'enfance.   Résumé du livre, ETF
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